II – TELECOMMANDES – TELESIGNALISATIONS –

Les différentes manoeuvres telles que fermeture et ouverture d’un disjoncteur ou d’une vanne, mise en marche d’un groupe, etc…, peuvent être exécutées, soit localement, soit â distance.

En effet, il peut être économique, dans certains cas, de supprimer le personnel d’un poste ou d’une usine et de donner les ordres à distance, à partir d’un poste plus important justifiant une permanence du personnel.

L’action finale des télécommandes est toujours d’agir sur un relais qui, lorsqu’il est commandé, provoque le fonctionnement de l’appareil grâce à une source d’énergie locale.

Les systèmes peuvent être différents suivant l’importance de la télécommande et de la sécurité exigée. Par exemple, la sécurité demandée ne sera pas la même dans le cas d’une commande à distance de l’allumage des éclairages publics et dans le cas de la commande d’un disjoncteur qui enclenche des centaines de mégawatts sur le réseau.

Dans le premier cas, l’envoi d’un simple signal, sans contrôle particulier suffira.

Dans le deuxième cas, de grandes précautions devront être prises afin d’être certain d’agir sur le bon organe ; de plus, une signalisation en retour devra indiquer immédiatement si l’ordre a bien été exécuté.

Pour obtenir une sécurité quasi-absolue, les systèmes actuellement en service à E.D.F. utilisent le principe du « contrôle en retour » dont le fonctionnement général est le suivant :

– Au Poste de Commande (PC), l’opérateur tourne un bouton « Tourner­ Pousser lumineux » (TPL) : la lampe du TPL s’allume indiquant la discordance entre l’état de l’organe et les indications du schéma synoptique.

Pour effectuer une commande, il appuie un instant sur le TPL. La télé­ commande se met en marche et envoie le code-adresse de l’organe à manœuvrer vers le poste asservi (PA).

– Au Poste Asservi, le code reçu permet d’effectuer une sélection d’organe; le relayage de l’organe à commander est ainsi sollicité et envoie vers le PC son code-adresse.

– Le PC reçoit en retour ce message et effectue une comparaison entre le code émis et le code reçu; s’ils sont identiques, le PC est certain d’avoir sélectionné le bon organe et envoie alors automatiquement le code d’ouverture (ou de fermeture) au PA.

– Au PA, à la réception du code d’ordre, l’organe est commandé et fonctionne. Ses contacts « Interlock » ayant changé de position, provoquent l’envoi d’un, code (O ou F) vers le PC.

– Le PC ayant ainsi la confirmation de la nouvelle position éteint la lampe du TPL afin de mettre à jour le schéma synoptique et libère la télécommande.

Le temps nécessaire au fonctionnement d’une télécommande (sans tenir compte du temps de fonctionnement de l’organe qui peut être variable) est de l’ordre de 3 secondes.

Ce dialogue entre PC et PA est composé de codes, souvent semblable aux codes télégraphiques et s’effectue généralement à la vitesse de 50 bauds,

La voie de transmission est un circuit téléphonique (à 2 fils généralement) mais on utilise le plus souvent seulement deux voies harmoniques à 120 Hz de ce circuit (une dans chaque sens).

Les télésignalisations, associées aux télécommandes, fonctionnent de façon identique, mais c’est le PA qui prend l’initiative et envoie le 1er code-adresse.

L’opérateur est alerté à chaque changement de position d’organe. 341 postes ou usines avec 5000 organes sont télécommandés.

Actuellement, de nombreux-constructeurs proposent des télécommandes plus évoluées permettant notamment :
– les télécommandes
– l’envoi de valeurs de consigne
– les télésignalisations
– les télémesures
– les télécomptages, etc…

Ces télécommandes peuvent également fonctionner en poste à poste ou en multipostes (télécommande centralisée).

Elles utilisent généralement la technique des circuits intégrés pour le codage et le décodage et peuvent fonctionner à des vitesses beaucoup plus élevées.

(M. PAIMBOEUF, Les télécommunications dans le réseau EDF, mars 1969, extrait p23)

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