Les spécifications initiales des équipements du SDART étaient écrites… en (bon) français, condition nécessaire mais non suffisante pour qu’elles soient suffisamment précises et complètes pour éviter les ambiguïtés voire les incohérences inévitables.

Des efforts importants ont été consacrés à la qualité des spécification des fonctions de téléconduite (prises au sens large, en prenant en compte notamment la descriptions des performances requises), ainsi qu’à la qualité du langage de description des données traitées, appelé langage de « configuration des données ».

Vers un langage de configuration universel ?

Les premiers éléments de description des données de téléconduite étaient réduits à leur plus simple expression, jusqu’à être parfois mélangés à leur programme de traitement.
Un premier effort de séparation des données et des programmes a été conduit dans le cadre du projet d’EDT de PCG, et a abouti à la construction du premier « configurateur », écrit en langage Fortran. Mais ce configurateur ne concernait que le PC, les PA étant configurés par ailleurs et indépendamment.
Le projet « configurateur généralisé » a constitué l’étape suivante, pour établir des liens entre les différents fichiers de données, et les générer de façon cohérente, la difficulté étant de laisser suffisamment de marges de manœuvre aux différents constructeurs des PA pour ne pas fausser la concurrence entre eux.

Bien des années plus tard, les diverses et nombreuses tentatives de normalisation d’un langage universel des données de téléconduite n’ont pas encore vraiment abouti, moins pour des questions techniques que pour des raisons de stratégies industrielles des acteurs en présence. Rappelons que le marché concerné reste très réduit si on le compare par exemple à celui des équipements informatiques accessibles au grand public connectés à internet. Les questions de standardisation se posent donc très différemment, et n’intéressent qu’un nombre réduit d’industriels.

Des spécifications fonctionnelles sous forme d’automates

La langue française est assurément une langue de spécification tout à fait acceptable pour spécifier des fonctions de téléconduite. Pour autant, le besoin d’outils mieux adaptés à la description d’automates s’est vite fait sentir pour éviter les ambiguïtés compte tenu de la multiplicité des séquences d’événements susceptibles d’intervenir dans un grand nombre de situations possibles.

La DER a développé plusieurs outils, complémentaires ou parfois concurrents, qui ont été utilisés à différents niveaux.
Lorsque les fonctions restent assez simples du point de vue de la combinatoire, des modélisations de type SADT ont été largement utilisés. Mais, dès lors que des combinaisons plus complexes doivent être décrites, en s’apparentant au fonctionnement d’automates séquentiels, il faut utiliser des méthodes plus adaptées.
Dans l’approche dite des « tableaux de décision », on décrit tous les états atteignables par un automate, et tous les événements susceptibles de l’affecter, ainsi que le traitement à effectuer dans chacun des cas.
Dans l’approche dite des « réseaux de Pétri », on décrit les enchainements possibles de situations / événements sous la forme d’un réseau dont la représentation graphique rend le fonctionnement plus visuel.

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