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Le SIRC est resté pendant longtemps la solution privilégiée pour implanter une nouvelle fonction de conduite ou liée à la conduite :

 
  • Il disposait des téléinformations et des historiques,
  • L’équipe de maintenance avait su garder la maîtrise des logiciels,
  • La réalisation en interne permettait de se passer d’un appel d’offre et donc de gagner du temps.

La banalisation des stations de travail avec des IHM attractifs et la mise à disposition d’une solution de raccordement à ARTERE moins complexe, l’IGA (1) , ont orienté par la suite la réalisation des évolutions lourdes vers des systèmes individuels, éventuellement connectés au SIRC.

Parmi les principales évolutions réalisées, nous citerons :

La gestion de la tension

Les problèmes de tension dans l’ouest ont été la première source d’évolutions, l’incident du 12 janvier 1987  (2) constituant un électrochoc . Ont été développés successivement :

  • Un automate logiciel commandant le blocage des régleurs en charge : le réseau de chaque région était découpé en zones d’action. Dans chaque zone, l’automate surveillait des mesures de tension dites de référence. Sur franchissement à la baisse d’un seuil de tension des ordres de télécommande pour bloquer les régleurs des transformateurs THT/HT de la zone étaient envoyés. Après la mise en place des SAS  (3) , l’automate transmettait simultanément au SAS de la région un ordre de blocage des régleurs destiné aux transformateurs HTB/HTA de la zone. Initialement destiné au CIME OUEST, l’automate aura été déployé dans toutes les régions.
  • La commande centralisée des condensateurs et réactances (C3R). L’incident du 12 janvier 1987 avait montré la nécessité de renforcer les moyens de compensation d’énergie réactive dans l’ouest de la France. Un programme d’installation de batteries de condensateurs et de réactances avait donc été lancé. Les réflexions menées en parallèle sur la gestion de ce parc ont mis en évidence l’intérêt et la faisabilité de l’automatiser. L’automate de la C3R, implanté uniquement dans le SIRC de Nantes, fonctionnait comme suit : la région était découpée en zones. Une zone se définissait par un poste électrique dont la tension servait de référence (le point pilote) et par la liste des compensateurs de la zone. Une plage de fonctionnement acceptable de la tension du point pilote était également définie. L’automate surveillait la tension du point pilote et, dès que la tension sortait de sa plage de fonctionnement, il décidait de l’enclenchement ou du déclenchement d’un compensateur et envoyait la télécommande correspondante. Il réitérait l’opération tant que la tension était hors plage et jusqu’à épuisement des moyens de compensation.
  • Le Réglage Secondaire Coordonné de Tension (RSCT) : il est venu compléter, toujours pour la seule région Ouest, les réglages existant à savoir primaires et secondaires. Le principe restait le même. il s’agissait d’élaborer une commande de production de réactif à destination des groupes, mais contrairement au Réglage Secondaire de Tension, les commandes étaient individualisées pour tenir compte de l’influence effective de chaque groupe. Le système a été développé par EDF/DER et implanté dans une station de travail raccordée au SIRC via le protocole FTP. Le SIRC fournissait au RSCT les données nécessaires à son fonctionnement : télémesures, télésignalisations et topologie nodale du réseau.

L’hydraulique temps réel étendu.

Le SIRC dans sa version initiale comportait déjà une boite à outil dédiée à la gestion de l’hydraulique et permettant de calculer :

  • Les volumes d’eau stockés dans les retenues, à partir des côtes,
  • des débits à partir d’autres valeurs (débits, puissances d’usine, variation de volume, limnimètres (mesures de débits de façon quasi directe), pluviomètres (mesures de la hauteur de pluie tombée)),
  • Des puissances produites à partir des débits turbinés, de temps d’écoulement et éventuellement d’estimations d’apports intermédiaires.
  • Et, in fine, des agrégats non accessibles directement comme la puissance produite par les usines non télémesurées. comme le productible…

Les côtes et les débits pouvaient être surveillés par rapport à des seuils avec génération d’alarme en cas de dépassement.
L’objectif de l’évolution « Hydraulique temps réel étendu » était de mettre à disposition du dispatcheur :

  • Une fonction d’études permettant, à partir d’un programme de marche prévisionnel des centrales sur J+1, de simuler par pas ½ horaire le fonctionnement d’une vallée avec signalement des contraintes (déversement, manque d’eau, non respects de côtes imposées (tourisme, irrigation…)
  • Une fonction de modification et de validation des programmes prévisionnels,
  • Une surveillance temps réel au pas ½ horaire de l’exécution des programmes avec émission d’alarme en cas de détection de contrainte.

Le volume de développement étant conséquent, les informaticiens des régions hydrauliques ont été largement sollicités :

  •  Toulouse était chargé des modules d’IHM,
  •  Lyon était chargé du modèle de calcul d’influencement,
  •  L’équipe nationale de maintenance a pris en charge l’impact sur les ressources générales.

L’affaire est allée à son terme, mais le produit n’a pas eu la carrière qu’il méritait. Fonctionnellement, il répondait bien au besoin mais le modèle d’influencement était trop délicat à maintenir. La gestion des vallées sera finalement reprise en prévisionnel par le SGEP et en temps réel par les Postes Hydrauliques de Vallées de deuxième génération : les PHV2.

L’extension de la fonction télécommande ; le projet EXTEL

Le SIRC tel qu’il se présentait au début des années 1990 correspondait à l’étape 1 de la marche vers les Centres Régionaux de Conduite. Il intégrait bien les fonctions nécessaires pour la conduite du réseau et n’offrait qu’une fonction télécommande simplifiée, développée pour gérer des cas particuliers comme la commande des moyens de compensation ou des automates. L’abandon du projet CRC en 1993 changeât la donne. L’intérêt de développer une véritable fonction télécommande dans les SIRC s’est imposé. Cela a permis de valoriser les 950 MF (environ 140 M€) de travaux de filerie et d’apporter un gain notoire sur l’exploitation :

  • Par l’accélération des reprises de service après incident,
  • Par la possibilité de réaliser des manœuvres de nuit sans intervention du PCG,
  • Par la possibilité de réaliser des manœuvres pour de courtes périodes (passage d’un pic de consommation),
  • Par une meilleure sécurisation des manœuvres grâce à des contrôles logiciels.

Une étude d’impact sur le SIRC en confirmant la faisabilité, le projet a été lancé en 1995. Le volume de logiciel à développer ne réclamait pas à lui seul une organisation de type projet mais ce n’était que la partie visible de l’iceberg. L’insertion en exploitation de l’outil a représenté le plus gros travail. Il a en effet fallu :

  • Au niveau national adapter le Code de Conduite du Réseau de Transport (CCRT) au contexte EXTEL, mettre à jour la note Saumon, définir les contrôles à réaliser avant émission de l’ordre et la nature de ces contrôles (bloquant ou non bloquant),
  • Au niveau régional définir dans une convention le partage de l’activité de commande entre le Système et le Transport, identifier les postes télécommandables en fonction de l’état des fileries, replanifier les travaux de mise en conformité des fileries dans la perspective EXTEL.

Enfin chaque région aura eu à mener un important travail de configuration de la chaîne de téléconduite, SIRC compris, pour rapatrier au Dispatching les télésignalisations utilisées dans les contrôles télécommande.
Le projet s’est déroulé sans encombre. Nancy a de nouveau accepté d’être site pilote malgré l’expérience précédente qui avait montré toute la difficulté de la tâche et la charge en résultant. Fin 1998, le déploiement de l’outil était quasiment terminé. La montée en puissance de son utilisation s’est étalée sur plusieurs années, en lien avec la réfection des fileries.
Au final, EXTEL permettait de télécommander les organes de coupure et les automates depuis les images de poste. Avant émission de l’ordre, le logiciel effectuait systématiquement plusieurs types de contrôles qui pouvaient être bloquant ou non :

  • Contrôle de non manœuvre en charge pour les sectionneurs,
  • Contrôle sur l’état du matériel (basé sur la position de télésignalisations)
  • Contrôle sur l’environnement (exemple : blocage si une télécommande est déjà en cours dans le poste).

La synthèse d’alarme

Les résultats encourageants de l’expérimentation CRC au Dispatching de Normandie Paris et la perspective encore lointaine de remplacement des SIRC conduisirent RTE à décider d’implémenter dans les SIRC une synthèse d’alarme restreinte portant sur les cycles disjoncteurs. Elle a été développée conformément aux principes mis en œuvre dans le CRC :

  • rétention des alarmes suite à un fait initiateur pendant une durée fixe (typiquement 30s),
  • à la fin de la rétention, génération d’une alarme synthétique si un cycle a pu être identifié, sinon, génération des alarmes élémentaires.

Bien d’autres évolutions d’importance moindre furent développées dans le cadre de versions annuelles dont le contenu était défini par un Groupe de Coordination des Utilisateurs : le GCU.

 

Zone de bas de page

 ( 1) Interface Généralisée Artère : package permettant de connecter facilement une application au réseau ARTERE.

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(2)  La perte successive pour des raisons indépendantes des 4 groupes de production de la Centrale de Cordemais entraîne une baisse brutale de la tension. Les régleurs des transformateurs THT/HT et HTB/HTA, en tentant de rétablir une tension normale au secondaire de ces transformateurs aggravent le phénomène. Neuf autres groupes thermiques proches de la zone déclenchent également. Des délestages de consommation permettront de stabiliser la situation.

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(3) Système d’Alerte et de Sauvegarde : constitué d’un mini-ordinateur, il permet de transmettre depuis les dispatchings, des messages d’alerte, de sauvegarde, des signaux tarifaires et des ordres de délestage à destination de EDF Réseau de Distribution.

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