La radio-téléphonie, ou plutôt les radiocommunications mobiles au sein d’EDF ont été très vite nécessaires après-guerre, tant pour des besoins des chantiers complexes ( réalisation des grands ouvrages hydrauliques ) que pour les opérations de maintenance lourde en matière de lignes électriques, mais aussi pour réaliser au sein de la direction de la distribution, les manœuvres d’exploitation en pleine nature, notamment en périodes de difficultés météorologiques.

Jusqu’au milieu des années 50

Par suite d’oppositions politiques et administratives, EDF ne peut cependant obtenir l’autorisation de créer des réseaux radio nationaux « privés » ; seules des utilisations exceptionnelles ou expérimentales ont été possibles.

En 1957

L’administration des PTT, accorde à EDF quelques canaux de trafic en alternat : la Direction d’EDF décide d’assurer une couverture radio nationale pour les besoins de la Distribution, mais utilisable par le Transport.

Au fil des années, cette couverture se met en place sous forme de réseaux comportant généralement un relais situé sur un « point haut ». Sa structure va évoluer en permanence en fonction des besoins, de la couverture, de l’attribution de canaux. Les réseaux radio vont progressivement être utilisés comme supports de télécommande, de téléalarme, de recherche de personnes d’astreinte…

Le matériel utilisé, « à tubes » au début, lourd, encombrant, gros consommateur d’énergie devient transistorisé, se miniaturise, s’allège et se fiabilise.

En 1974

Les réseaux comptent 15 000 mobiles et près de 500 relais, mais les besoins sont mal satisfaits, en particulier pour le Transport. L’administration fait pression pour qu’EDF optimise le spectre utilisé. Un nouveau réseau est mis à l’étude, appelé RAMAGE. A numérotation automatique, utilisable par toutes les Directions, il offre de nombreuses possibilités. C’est un réseau cellulaire à localisation automatique, avec voie sémaphore, optimisant l’utilisation du spectre.

Expérimenté en Normandie, au milieu des années 80, son déploiement s’annonce entre 1986 et 1991. Premier réseau « trunk », Ramage connait beaucoup de difficultés qui conduisent à l’arrêt du projet en février 1988, compte tenu de son coût et de son inadaptation aux télécommandes.

Dans les années 90

Le Transport a, sur une partie du territoire, développé un réseau sur des principes similaires, le RRS (Réseau Radio de Sécurité), malgré son coût d’exploitation élevé dû essentiellement aux liaisons fournies par France Telecom.

A partir des années 2000

Les réseaux GSM qui couvrent pratiquement tout le territoire avec une bonne qualité de service rendent les réseaux privés obsolètes. En cas de difficultés particulières, des liaisons satellites restent utilisables

Cette « saga » des réseaux radio à EDF, puis RTE pour le transport d’électricité, fait l’objet du chapitre 9 du livre « Les télécommunications au cœur du système électrique français 1946-2000 » et de suites à rédiger.

Il est intéressant de comprendre les besoins de communication, et les usages qui ont émergés avec le réseau radio-mobile. Ils préfigurent les usages d’aujourd’hui en terme de mobilité ou de nomadisme professionnel, et l’évolution fondamentale des gestes de travail en construction, en maintenance, en contrôle, dans les postes électriques comme sur les lignes du réseau électrique.

Ultérieurement les articles de cette rubrique donneront accès à ces sujets.

 

Cet article a 2 commentaires

  1. BOURRIER Christophe

    Bonjour, vous écrivez qu’à partir des années 2000 « Les réseaux GSM qui couvrent pratiquement tout le territoire avec une bonne qualité de service rendent les réseaux privés obsolètes ».
    Hors ce n’est pas du tout le cas, bien au contraire, le réseau radio d’Enedis est toujours d’actualité !
    Christophe B.
    Enedis-Radio

    1. AV

      Vous avez bien sûr raison, les réseaux GSM publics à qualité de service et couverture non garantie ne peuvent répondre à tous les besoins voix / données des services de sécurité et publics.

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