Les termineurs sont des équipements de transmission qui permettent de multiplexer sur un même support physique (ligne filaire ou CPL ou Faisceau Herzien, la voie de transmission d’un poste téléphonique et différentes voies de transmission pour d’autres usages.

 

Un peu d’histoire

Le besoin de transmettre des informations pour la conduite du réseau électrique a été confronté, dans les années 60, à un réseau téléphonique public peu développé et à des coûts d’utilisation très importants. Cette pénurie n’a réellement été résorbée qu’en fin des années 1980.

Devant la pénurie de moyens physiques, la réponse aux besoins a amené à trouver des palliatifs. Profitant d’une particularité de la langue orale française, à savoir un modulation moindre que dans la plupart des autres langues, la bande de fréquence, donnée par le gabarit des lignes de téléphone, a été découpée en plusieurs bandes plus étroites dont une réservée à la téléphonie, sans que pour autant la parole ne soit profondément altérée par la bande plus restreinte qui lui est restée. De nombreuses années plus tard, le même genre de technique a été utilisée avec l’ADSL pour faire passer les données informatiques en parallèle avec la voix.

Un peu de technique

Le principe est de découper par un jeu de filtres la bande passante 300-3000Hz du circuit spécialisé téléphonique en :

  • une bande 300-2100 Hz réservée à la transmission de la parole
  • une bande supra phonique pour la transmission de canaux télégraphiques (le plus souvent à 50 bauds ce qui correspond à un espacement de 120 Hz entre les canaux) centrés sur les fréquences de 2340 Hz à 2940 Hz voire sur des fréquences supérieures, si le circuit le permet.
  • La bande supra-phonique sert aussi de support à un canal télégraphique centré sur le 2220 Hz, utilisé d’une part pour la signalisation téléphonique (établissement, numérotation et libération des communications entre les installations téléphoniques raccordées) et d’autre part à la surveillance du circuit utilisé par délivrance d’une alarme en cas de baisse du niveau reçu ou de perte du signal.

Cette technique est bien adaptée aux besoins peu exigeants en débit de données comme les informations de téléconduite à leurs débuts.

 

Les canaux harmoniques

La normalisation

L’avis R70bis du CCIT définit au sein des fréquences télégraphiques des canaux de transmission normalisés ou voies harmoniques. Ces canaux de transmission sont dimensionnés pour accueillir des voies harmoniques à 50 bauds, 100 bauds, 200 bauds selon le tableau suivant :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La modulation par décalage de fréquence permet de transmettre des informations numériques par des décalages de la fréquence d’un signal porteur, le plus souvent une onde sinusoïdale porteuse analogique.

Dans le cas d’une transmission à 50 bauds normalisée, chacun de ces états est représenté par une variation de la fréquence de la porteuse de – 30 Hz pour le « 0 » et +30 Hz pour le 1.

Prenons l’exemple de la voie 110. En l’absence de signal la fréquence transmise est de 1500 Hz, la détection d’une fréquence de 1530 Hz indiquera la réception d’un « 1 » binaire et la détection d’une fréquence de 1470 Hz indiquera la réception d’un « 0 » binaire.

Le nombre de décalages de fréquence par seconde est mesuré en Bauds (Taux de modulation)

 

Et dans notre cas particulier de la téléconduite

Dans la majorité des cas, les transmissions étaient effectuées en 50 Bauds (cas général) ou en 200 Bauds (pour les liaisons vers les postes de grande taille)

Pour des raisons d’économie les lignes téléphoniques (associées à un équipement nommés termineur BF) étaient utilisées de la façon suivante :

Support de la voix pour le téléphone entre 300 et 2100 Hz

La voie à 50 bauds centrée sur 2220 Hz était d’une part pour la signalisation téléphonique (établissement, numérotation et libération des communications entre les installations téléphoniques raccordées), d’autre part à la surveillance du circuit utilisé par délivrance d’une alarme en cas de baisse du niveau reçu ou de perte du signal.

Les fréquences au-delà de 2280 Hz étaient utilisées pour les transmissions supraphoniques : on pouvait disposer de 8 voies à 50 bauds (espacement de 120 Hz ou 4 voies à 100Bds (espacement de 240 Hz) ou 2 voies à 200 bauds (à espacement 480 Hz) ou d’un panachage entre ces types.

 

 Différents termineurs utilisés

Termineur multicarte, Techniphone, 1960

Le termineur multicarte Techniphone est un termineur de première génération. Il est composé d’un rack comportant en base la gestion de la voie téléphonique dans la bande 300Hz – 2000 Hz. Il comporte par ailleurs 12 emplacements pour des cartes d’émission réception 

 

Une carte pour l’émission et une autre pour la réception permettaient la transmission d’une signalisation en mode bivalent puis de 2 signalisations en mode trivalent. L’augmentation de la valence (de bivalent à trivalent) a été permise par des progrès dans la finesse du codage de l’information transmise.

Dans cette génération de termineur, les fonctions de codage (ici récupération d’un contact de boucle sèche) de transmission et de décodage sont réalisées par le termineur lui-même.

 

Termineur Techniphone 972 BE et BL

Techniphone 972 (vue de face) Techniphone 972 (l’intérieur)

 

Dans le milieu des années 1970 est apparu le termineur 972 BE (Bande Etroite) qui reprenait les principes du termineur Multicarte mais sur une seule carte. De plus la voie téléphonique était dans la bande 300Hz – 2000Hz et la signalisation à 2220Hz.

Le termineur 972 BL (Bande Large) avait, à la différence du,972 BE, une voie téléphonique dans la bande 300Hz – 2800 Hz, avec la signalisation à 2820Hz. Il offrait une meilleure qualité téléphonique et permettait la Transmission de signaux issus de Modems dont la modulation était centrée sur 1800Hz.  

 

Termineur 1275 (Techniphone) et ST 84 (Sorodhel)

 

Techniphone 1275 de face Techniphone 1275 , l’intérieur
Sorhodel ST84 de face  

 

 

Le termineur Sorhodel ST84 (1984) a des fonctionnalités globalement identiques à celle du termineur Techniphone 1275 (Décembre 1975) exposé ci-contre. La différence réside dans le changement de technologie, la logique « câblée » à base de circuits intégrés et de transistors ayant été remplacée par une logique programmée à base de microprocesseurs.

 

Cette évolution s’est traduite aussi par une réduction du volume de l’équipement et par une présentation plus moderne.