• Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Dispatchings / Divers

Au fil de quelques images, cet article, en déroulant le temps depuis l’avant-guerre jusqu’à la fin du XX° siècle, présente les évolutions significatives des dispatchings du réseau électrique français.

……

Au fur et à mesure de la croissance de l’utilisation de l’énergie électrique, la nécessité est apparue de gérer la répartition de cette énergie au sein de réseaux de plus en plus développés et de plus en plus complexes.

Les premiers dispatchings ont eu des fonctions locales de répartition de l’énergie et, la plupart du temps, de gestion du réseau d’une société de production-distribution d’électricité. Le développement de la consommation électrique s’intensifiant, l’interconnexion des réseaux propriétaires a commencé en nécessitant la mise en commun de moyens de coordination. Néanmoins, l’étendue des premiers dispatchings est restée limitée, et de nombreux dispatchings ont quadrillé la France.

L’immédiat avant-guerre voit naître des dispatchings mutualisés entre différentes sociétés pour mieux tirer parti des interconnexions qui se développent, pour répondre à des problèmes économiques et de sûreté

légende photos ci-dessus : Dispatching « Interlille » durant la guerre. On remarquera la cloche pour la protection des personnes.

 

Après la guerre, sous l’impulsion des grands programmes d’équipement, notamment la construction des grands barrages hydrauliques et le développement de réseau à très haute tension (150 kV et 225 kV), la nécessité de coordination de l’exploitation se renforce et de nouveaux dispatchings apparaissent.

L’acquisition des informations se fait principalement par communication téléphonique, mais aussi par quelques enregistreurs. Leur mémorisation est effectuée sur papier : Schémas, carnets de bord etc… de même les premiers synoptiques muraux sont « animés » manuellement.

Dispatching Interlille en 1948.

 

 

Les années 50 voient un accroissement significatif du nombre des téléinformations, ce qui se traduit par l’apparition de synoptiques animés et par un nombre de plus en plus important d’enregistreurs.

Néanmoins la téléphonie reste l’outil prépondérant. Ainsi, la platine téléphonique et l’emplacement pour le schéma de quart annoté au crayon, structurent le poste de travail du dispatcheur.

Paris Messine, 1950 Lille, 1955

National, milieu des années 1950 Paris régional, milieu des années 1950

Paris régional milieu des années 1950

Toulouse 1960

 

Les années soixante voient la poursuite de l’accroissement des informations en direction des dispatchings. Les synoptiques muraux prennent de l’ampleur. Les afficheurs banalisés permettent d’adapter l’affichage des informations aux situations d’exploitation, le dispatcher pouvant choisir les télémesures affichées par un système de plaques codées enfichées sous l’enregistreur. En fin des années 60 (1967), les ordinateurs font leur apparition dans les dispatchings : une révolution !

Salle de dispatching Lille 1962

Premier écran à Lille (1967) Salle informatique Lille 1967

 

 

Les années 70 continueront à voir l’expansion de la consommation d’électricité, le développement du réseau THT, et l’importance de plus en plus grande des moyens de communications et de celle de l’informatique au sein des dispatchings. C’est dans cette période que les réflexions engagées suite à ces bouleversements se traduiront par l’élaboration d’une vision stratégique et technique globale sur la conduite du réseau à distance : le SDART. Dans les dispatchings, l’informatique prendra également son essor dans le domaine de la préparation de l’exploitation avec l’arrivée du SGEP (Système de Gestion Energétique Prévisionnelle) au milieu des années 70.

Paris, Salle informatique, au premier plan la machine à perforer les cartes informatiques. L’ensemble des sources programmes et l’ensemble des données (hors temps réel) étaient saisis par l’intermédiaire de cartes perforées.

.

Le C90-40 : au premier plan à gauche le lecteur de cartes perforées, au milieu le pupitre avec les clefs pour effectuer, en cas de besoin, des modifications directement en mémoire centrale, à droite le lecteur-perforateur de ruban. Au deuxième plan, les dérouleurs de bandes. Tout au fond une partie des armoires d’un des calculateurs (doté d’une mémoire centrale – à tores- de 32 kmots de 24 bits, soit moins de 1 mégaoctet !!). Chaque disque (monumental) contenait, quant à lui, 12 mégaoctets, que se partageaient données et programmes. La série C90 était produit sous licence SDS (Scientific Data Systems, renommé XDS après rachat par Xerox) par la CAE (Compagnie Européenne d’Automatisme Electronique) qui sera ensuite intégré dans CII, puis dans CII-HB.

 

Les années 80 verront le début du remplacement des calculateurs du type C 9040 par des « mini-calculateurs » Mitra au niveau National et Mini 6 au niveau du régional. Elles verront aussi le lancement de deux projets ambitieux CASOAR, dont l’objectif était un contrôle automatisé de la production en tenant compte du réseau et le CRC, dont l’objectif était la centralisation de la télécommande (réseau et production hydraulique et TAC) au niveau des dispatchings régionaux. Ces projets qui ne sont pas allés jusqu’à leur terme auront néanmoins permis de préparer les générations actuelles d’outils en matière de dispatchings National et Régional.

Dispatching National 1986,

Saint Quentin en Yvelines 1984

 

Les années 1990, se poursuivront dans la continuité des années 80, en s’adaptant à la croissance du réseau de transport, à la poursuite de l’accroissement du nombre de téléinformations et aux exigences de plus en plus pressantes des clients du réseau de transport. Elles verront apparaître des synoptiques de nouvelle génération, et le lancement des projets de renouvellement des systèmes informatiques des dispatchings SNC pour le national et SRC pour le régional.

Ces années se sont terminées avec le passage, réussi, de l’an 2000.

Laisser un commentaire